On l’a vu, le volume d’un cylindre est simplement la surface de sa base multipliée par sa hauteur.
Et si cette hauteur était une fonction de ?
Pour un cylindre normal, cette fonction est une constante, mais si c’était une
fonction linéaire, ou carré, ou n’importe quelle fonction.
Ici, nous allons utiliser notre capacité à décrire une courbe avec une fonction, puis l’appliquer au concept d’intégrale – l’addition de petits morceaux, le théorème fondamental de l’analyse.
Prenons un cône. Sa base est .
Un cône peut être divisé en petits cylindres de hauteur .
On en déduit la formule pour un petit volume
:
Rappel : se dit dérivée de V et
se dit dérivée de h.
et
sont des fonctions.
Maintenant, prenons l’apothème d’un cône. C’est une fonction
linéaire qui va des coordonnées aux coordonnées (
.
On en déduit la fonction
:
Pour calculer un élément de volume ,
nous avons besoin de la dérivée de
.
Trouvons là :
On intègre ce résultat à l’expression du volume :
Maintenant, nous pouvons prendre l’intégrale aux deux côtés
de l’équation. A gauche, la variable d’intégration est le volume, donc on
intègre de 0 à ;
à droite, la variable d’intégration est
,
donc on intègre de 0 à
.
Notez comme j’ai sorti les constantes qui multipliaient la variable d’intégration. La primitive en sera plus évidente.
Appliquons les limites d’intégration :
Tout cela se simplifie :
Ça ressemble en effet à la formule qu’une rapide recherche sur internet donne, mais pourquoi le signe négatif ?
C’est parce qu’on a commis une petite erreur sans grande importance : on a mal défini nos variables d’intégration du rayon. Et quand je dis sans grande importance, je mens.
Je disais qu’on additionnait des petits cylindres de hauteur
.
Mais au début, le cylindre a un rayon égal à
.
A la fin, il a un rayon de 0. Il faut donc d’inverser les variables
d’intégration pour le rayon :
Lors de l’écriture de ce cours, j’ai presque volontairement commis cette erreur pour insister sur un point : il faut bien réfléchir avant de décider des variables d’intégration : où commence-t-on, où fini-t-on. Sinon, on se retrouve avec des résultats insensés qui prennent environ dix minutes à corriger alors qu’on doit préparer son prochain cours au lieu d’écrire des trucs que personne ne lit…
Le cours a été annulé, amusons-nous un peu : et si la fonction était une fonction carrée ?
Imaginons donc un cône dont l’apothème est défini par une
fonction carrée. La hauteur de cette forme (le vertex) est ,
et le rayon de la base est
.
On définit la fonction :
On trouve la dérivée et on l’intègre à la formule pour le
volume d’un cylindre d’épaisseur :
Plus qu’à prendre l’intégrale (Je ne commets pas la même erreur que tout à l’heure) :
Et on simplifie.
On peut calculer manuellement (avec une feuille de calculs)
la somme des volumes de petits cylindres de hauteur et comparer : ça marche.
Pour une simulation de ce précédent calcul, une appliquette Geogebra : volume sous une fonction carrée.