On a développé tout ce qu’on sait des dérivées à partir
d’une hypothèse : si je calcule la tangente entre deux points séparés par
une distance ,
et que je fais en sorte que cet écart soit le plus petit possible (
),
puis que je fais de toutes ces valeurs une fonction, cette fonction est la
dérivée.
En observant la dérivée que j’obtiens, j’en
déduis pour les polynômes que :
Pour ,
Je peux appliquer la même procédure à n’importe quelle autre fonction.
Par exemple, la fonction .
Si je calcule la dérivée (la tangente entre deux points) tout le long de la
fonction, je trouve une autre fonction qui ressemble beaucoup à une fonction
.
J’en conclus :
Pour ,
Je fais le test avec ,
et j’obtiens quelque chose qui ressemble beaucoup à
.
J’en conclus :
Pour ,
On peut deviner (et on pourra vérifier par soi-même) que la
dérivée de est
,
et celle de
est
.
J’en profite pour noter que si la dérivée de ,
c’est
,
alors la primitive de
,
c’est
.
Pour la fonction ,
je rencontre des difficultés : non seulement je n’arrive pas à obtenir un
graphique lisible sur une large gamme de valeurs, mais quand je zoome assez
fort sur le graphique, je n’ai aucune idée de ce que je regarde. On verra ça
plus tard.
On notera par ailleurs, après avoir fait le test, que :
Pour ,
la dérivée est
Pour ,
la dérivée est
Eh oui : la fonction exponentielle est égale à sa
propre dérivée. Pour l’anecdote, c’est en connaissant cette propriété et en
faisant des approximations que j’ai trouvé la valeur de :
2,71828…
Il y a des cas hélas où trouver la dérivée n’est pas simple. Et là encore, sans pouvoir le prouver, je donne les trois règles à mémoriser pour des cas particuliers :
Pour le produit de fonctions
, la dérivée est
Imaginons
une fonction . Selon cette règle, la dérivée serait :
J’ai
fait le test en comparant l’approximation avec ce résultat, et ça marche :
si vous ne voyez pas la courbe rouge de l’approximation dans le graphique
ci-contre, c’est qu’elle pile en dessous de la celle pour la dérivée…
Pour le
quotient de fonction
, la dérivée est
Imaginons
une fonction . Selon cette règle, la dérivée serait :
J’ai
vérifié encore avec une approximation, et là encore, ça a l’air de bien marcher,
cette petite règle absolument pas compliquée…
Je
pourrais peut être en profiter pour savoir ce que c’est, la dérivée de . Parce qu’on se souvient que :
Allons-y :
On
utilise l’identité trigonométrique :
Le
résultat se réécrit :
Pas
étonnant que je ne pouvais pas la deviner, celle-là…
Pour
,
la dérivée est
C’est
probablement la plus importante des trois : lorsqu’une fonction contient
elle-même une fonction. On prend la dérivée de la fonction , et on la multiplie par la dérivée de la
fonction
. Ce qui est à l’intérieur de la fonction
est
inchangé.
Par
exemple : – une
fonction
dans une
fonction sinus. On applique :
Je ne
connais pas d’autres règles de dérivation – il me semble qu’avec tout ça on
peut s’occuper de pas mal de problèmes – mais il en existe. Parfois, les choses
deviennent trop compliquées, et la technologie peut nous venir en aide.
On a
déjà vu qu’on peut toujours faire une approximation de la dérivée d’une
fonction. Trouver la fonction qui épouse parfaitement cette approximation peut
s’avérer difficile, toutefois.
Un
logiciel de calcul formel peut théoriquement résoudre n’importe quelle
opération, y compris des opérations contenant des lettres, y compris des
équations, des dérivées, des intégrales… Deux problèmes toutefois :
·
parfois,
il est très difficile de comprendre la réponse du logiciel. Cela demande donc
de tester la réponse en la comparant à une approximation.
·
le
langage utilisé par le logiciel doit être appris. Wolfram
Alpha, une version en ligne du logiciel de référence
Mathematica, demande des formules en Latex ; Geogebra, libre, gratuit et utilisable en ligne, a son
propre codage en français.
Il
faudra donc faire un peu de recherche avant de pouvoir utiliser ces logiciels
de calculs formels.