Avant de parler de fonctions, attardons-nous un instant sur les suites numériques. Cela fera office d’introduction.
Les suites numériques, comme leur nom l’indique, sont des séries de nombres qui se suivent. La manière dont ils se suivent s’appelle la raison, et chaque nombre est un terme de rang
Nous parlerons ici de deux types de suites numériques : les suites arithmétiques et les suites géométriques.
Les suites arithmétiques sont des suites dont le terme suivant est égal au terme précédent plus une raison
La raison
En opérant le calcul de plusieurs termes, on peut discerner un motif :
On en déduit une fonction permettant de trouver n’importe quel terme
Attention, j’appelle cette expression une fonction, mais ce n’en est pas vraiment une. Elle ne fonctionne que si
La somme d’une suite arithmétique est la somme
Tout d’abord, on sait que la somme des termes est simplement le premier terme plus le deuxième terme plus le troisième terme…
On remplace tous les termes par la petite fonction qu’on a trouvé :
On peut séparer les termes
On peut ensuite factoriser
En se concentrant sur le terme entre parenthèses que multiplie
On retourne cette équation (le premier terme en dernier, le dernier terme en premier) :
On fait la somme de ces deux équations :
On en déduit que le double de la somme des premiers entiers est égal à
On résout pour
Et on réintègre ce résultat à notre expression pour la somme d’une suite arithmétique :
On peut réécrire cette expression pour la clarifier :
Et comme
La somme des termes d’une suite arithmétique est donc la moitié de la somme du premier et du dernier terme, divisée par deux et multiplié par le nombre total de termes plus un.
Cette démonstration n’a rien de simple – il a fallu le génie de Gauss pour imaginer représenter les derniers termes sous la forme
Les suites géométriques sont des suites dont le terme suivant
La raison
En opérant le calcul de quelques premiers termes, on peut discerner un motif :
On en déduit une fonction permettant de calculer n’importe quel terme de n’importe quel rang
La somme d’une suite géométrique est le somme
Tout d’abord, on écrit la somme des termes, les derniers termes étant encore une fois un décompte.
On multiplie cette somme par la raison
On calcule la différence entre les deux équations ; tous les termes du milieu s’annulent :
On factorise…
… et on résout pour
S’il existe d’autres types de suites numériques, ces deux suites nous permettent d’introduire le concept de fonction. En effet, par deux fois nous avons vu qu’il était possible de trouver n’importe quel terme de n’importe quel rang simplement en discernant un motif. Une fonction fait cela.